Les Amis de Guirobe

Les Amis de Guirobe

M- Voyage 2023

Janvier- Février -Mars 2023

 

Première partie : France -Sénégal Guirobé

 

Un voyage compliqué après Covid.

Notre denier voyage en Afrique de l’Ouest et à Guirobé remonte au début de l’année 2019.

Le Covid est passé par là. Les frontières terrestres fermées nous empêchaient de prendre la route pour l’Afrique.

 

Un voyage compliqué !

À l’automne 2022 malgré une vaccination Covid complète et le respect des précautions sanitaires nous avons été déclaré positif. Une très grande fatigue, une très forte bronchite, un mal de dos chronique et un niveau d’anxiété de retrouver Guirobé, nous ont fait douter jusqu’au dernier moment de notre départ.

 

6 équipages amis ont manifesté le désir de venir découvrir Guirobé. Après quelques réunions préparatoires et la répartition des fournitures, colis divers à acheminer, nous avons fixé une date d’arrivée à Guirobé le mardi 31 janvier 2023. Les équipages par petits groupes sont partis pour les uns fin d’année 2022 pour d’autres en Janvier 2023.

Pour notre part, compte tenu de notre état de santé et notre « petite » forme physique, nous avons convenu de faire route avec 1 couple d’amis pendant toute la durée du voyage, par soucis de sécurité et d’assistance.

Nos 2 véhicules bien préparés et chargés à bloc, nous quittons notre domicile le 04 janvier 2023.

 

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Nous traversons l’Espagne en 2 jours puis le Maroc en 10 jours et la Mauritanie en 2 jours.

Nous arrivons à la frontière Sénégalaise par le barrage de Diama le jeudi 19 janvier.

 

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Notre première journée au Sénégal sera pour St Louis. Nous visitons le musée de l’aérospatiale. En calèche, nous déambulons dans les rues bordées de maisons coloniales.

De retour à notre campement (Dior) nous retrouvons les amis. Nous partageons un repas au restaurant bien mérité après cette journée de visites du vendredi 20 janvier.

Demain Samedi nous commencerons notre descente vers Dakar ; Avant de quitter la langue de Barbarie nous allons au campement Zébrabar que nous apprécions tout particulièrement. Une journée de repos dans ce cadre agréable sur la lagune de langue de barbarie avant de rejoindre Dakar dimanche après-midi.

 

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Campement Zébrabar

 

Nous arrivons à Dakar et nous stationnons sur le parking privé de nos amis Agnès et Thomas au pied du monument de la renaissance Africaine. Tout le temps de notre séjour à Dakar, nous effectuerons nos déplacements en taxis.

 

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                                                 Le monument de la renaissance Africaine

 

Nous commençons lundi matin 23 janvier par les Douanes pour faire enregistrer nos carnets de passage en Douanes ou ATA. En fin de matinée, nous embarquons pour visiter l’île de Gorée.

 

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                                                                   Les rues de l’Île de Gorée

 

 

 

Mardi 24 janvier, toujours en taxi nous partons pour la visite du musée Théodore Monod (Musée de Dakar) et la cathédrale.

 

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Le Musée De Dakar

 

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                                                                      La Cathédrale

 

Mercredi 25 janvier nous avons rendez vous dans la région de Fatick, au village de Bicole pour retrouver les amis qui soutiennent une association humanitaire Keur d’Afrique rattachée à l’ONG Caritas International. Mais avant, nous faisons étape à Thiès dans le carré de la famille de l’instituteur de Guirobé, Augustin Faye.

Nous sommes accueillis par la famille. Nous échangeons quelques cadeaux et dégustons le succulent repas préparé par Rose, la femme d’Augustin. Nous sommes heureux de découvrir la bonne évolution des 2 filles jumelles d’Augustin que nous accompagnons dans leur scolarité à l’école privée St Anne.

La dernière petite fille en super forme s’amuse avec tous les jouets apportés. C’est avec regret, le cœur rempli d’émotions que nous devons partir aussi rapidement pour Bicole.

 

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                                                            Rose Faye et les Jumelles

 

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                                                       La dernière petite fille de Rose et Augustin

 

Nous retrouvons les équipages invités pour ce séjour de découverte des actions humanitaires initiées par Keur d’Afrique et menées par Dominique Sène responsable de l'ONG Caritas de Kaolack. Nous sommes accueillis par le village de Bicole dans une ambiance festive.

 

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Nous allons passer 4 jours à Bicole. Ce séjour nous permettra d’apprécier des solutions d’actions comme les maraîchages, les plantations d'arbres, etc. qui pourraient nous donner des idées pour Guirobé.

 

 

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Lundi 30 janvier nous quittons Bicole direction plein Est, Guirobé.

Avant de partir mauvaise surprise, une roue dégonflée ! Vraiment pas besoin de ça pour ajouter du stress et de l’anxiété à retrouver Guirobé. Même si Augustin nous a toujours tenu informé des réalisations de l’association. Le comportement du nouveau directeur nous interroge.

 

La roue dégonflée n’est pas une simple crevaison, la fuite est à la jante en acier. En plus de 35 ans de voyages Africains c’est la première fois que je constate une jante acier avec une fuite. Pour l’heure l’instant est à remplacer la roue par une des 2 roues de secours. Merci aux amis qui ont fait cette opération pour ménager mes fortes douleurs dorsales.

Nous arrivons à Tambacounda. Nous passerons la nuit comme à l’habitude sur le parking de l’établissement de notre amis Ronan, Consul de France de cette partie orientale du Sénégal et directeur de l'hôtel Oasis Oriental club de Tambacounda. Nous essayons de faire ressouder la jante. Après 2 tentatives infructueuses, nous décidons de mettre une chambre à air dans le pneu. Adieu la remontée par l’est de la Mauritanie, la vallée blanche, Chinguetti et Ben-Amira. Impossible de rouler dégonflé avec une chambre à air dans le sable mou. Peut-être un signal d’alerte vu l’état de mon dos !

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 Garage de Tambacounda

 

Mardi 31 janvier, les 200 kms qui nous séparent de Kidira, ville frontalière avec le Mali se font sur une route goudronnée entièrement refaite.

En début d’après-midi nous arrivons à Kidira. Augustin nous rejoint. Nous faisons quelques achats pour l’association et pour les amis des provisions pour le séjour à Guirobé.

 

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                                                            Un magasin de Kidira

 

 

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                                                 Les marchands d'une rue de kidira 

 

Nous arrivons enfin devant l’école de Guirobé. Nous sommes attendus par la population et les enfants. Accolades, embrassades et serrage de mains accompagnent les visages souriants.

 

Comme les enfants ont grandis ! 

 

Comme l’école a changé !

 

Les travaux de construction des 2 nouvelles classes à notre emplacement habituel occupent presque la moitié du terrain clôturé.

Augustin prévoyant a fait nettoyer un espace derrière sa classe et les chambres ou nous pourrons stationner nos 7 véhicules. Merci Augustin.

 

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Comme nous le craignons, le directeur n’est pas là pour nous accueillir. Nous préparons notre première soirée à Guirobé. Les habitants rentrant de leur travail viennent nous saluer.

Les retrouvailles sont chargées d’émotion.

C’est en compagnie d’Augustin que nous prenons notre premier dîner à Guirobé.

 

Mercredi 01 février 2023.

 

Arrivée du directeur à l'école.

Il ouvre sa classe sans nous saluer.

Je m'approche de la classe pour me présenter. Il m'ignore !

Cela promet pour notre séjour et les relations avec l'association.

Les élèves se préparent à rentrer en classe. Je ne souhaite pas faire un esclandre devant eux.

 

Les enfants: Bonjour Jacques, comment ça va ?

Bien.

Bonjour les enfants, bonne matinée, je vous reverrais à la descente (c’est comme cela qu’ils disent en sortant des classes.) pour le déjeuner à la cantine.

 

Je rejoins Augustin sur la marche de la porte d’entrée de sa classe. Il a commencé son cours.

Les enfants se lèvent.

Bonjour Jacques.

Bonjour les enfants.

Augustin: Asseyez-vous.

 

Je fais signe à Augustin qui me rejoint.

Nous discutons sur le comportement du directeur à mon égard. Augustin ne semble pas trop surpris. Je mesure combien cela a dû être compliqué pour lui de travailler avec ce directeur depuis 2 ans. 

 

Une maman arrive à la cantine pour la préparation des repas. Aujourd’hui mercredi en plus du riz et des légumes c’est la viande de bœuf. Le vendredi c’est le poisson.

 

Fin des cours, le directeur monte sur sa moto. Il part directement à Kidira sans nous saluer.

 

Les élèves les plus âgés amènent les 6 bols bien remplis à l’ombre des arbres.

Les enfants en rang les uns derrière les autres se lavent les mains à la borne à eau.

Ils s’accroupissent autour des bols et plongent les mains dedans. Ils font des boulettes qu’ils avalent sans attendre mais en prenant soin de ne pas empiéter sur les parties du plat des autres élèves.

 

Une partie des légumes de la cantine provient du jardin de l’école. Dès les premiers jours de classe, L’association finance l’ensemble des besoins pour qu’Augustin prépare le jardin dans la cour de l’école.  Ensemble, l’instituteur Augustin et les élèves sèment, plantent, désherbent, arrosent ce jardin qui fait la fierté des élèves et interrogent les mamans qui constatent qu’avec un peu d’eau, la terre peut leur donner de beaux légumes.  

 

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Jeudi 02 février 2023.

En fin de journée les 14 amis voyageurs séjournant dans la cour de l'école sont invités à faire le tour du village pour saluer chaque famille. Nous sommes acompagnés par Augustin, le président de l'APE et le chef du village. Cette visite traditionnelle est toujours un moment important pour les voyageurs comme pour les villageois. Les contacts sont chaleureux. Les amis peuvent ainsi mieux comprendre les émotions que j'essaie de faire passer par écrit et en images sur le blog.

Pour Nicole et moi, après 3 ans d'absence, certaines rencontres sont très émouvantes.

 

Pas besoin de commentaires, les images suffisent.

 

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        La nuit tombe rapidement, nous regagnons notre campement dans la cour de l'école.

 

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Vendredi 03 février 2023, en compagnie d'Augustin nous avons rendez-vous avec les autorités (Sous-Préfecture de Kidira) pour exposer les problèmes administratifs, comportement du directeur de l'école, sécurité etc. que nous rencontrons à l'école de Guirobé.

 

Après nous avoir entendu et compris, il nous avoue que les problèmes d'affectation des enseignants ne sont pas de sa compétence. Comme à l'habitude, il nous félicite pour tous ce que fait l'association pour les enfants scolarisés et qu'il faut continuer !

Mr l'inspecteur d'Académie de Bakel ou Mr Le Sous-Préfet ne peuvent rien faire pour l'instant !

 

Nous revenons à Guirobé avec l’impression que les paroles des autorités administratives sont bienveillantes mais malheureusement sans propositions concrètes et encore moins suivies des actes qui permettraient d’améliorer la situation dans l’intérêt de l’éducation des enfants de Guirobé.

 

Les tentatives du directeur de s'accaparer les comptes bancaires de l'association comme d'autres malversations auraient mérité une plainte ...Il semblerait que ce n'est pas la pratique courante.

 

L'affectation des enseignants est de la compétence de l'académie.

 

Je suis maintenant convaincu que le remplacement du directeur de l'école a été organisé et préparé pour empêcher l'instituteur Augustin d'accéder à cette responsabilité.

 

Mr l'Inspecteur s'est même étonné qu'après 18 ans de services à l'école de Guirobé Augustin ne soit pas aujourd'hui directeur alors qu'il en a toutes les compétences.

 

Mr l'inspecteur n'a pas de solution ! La région du Boundou compétence de l'académie de Bakel n'attire pas les enseignants. Il est confronté au manque d'enseignants qui préfèrent la ville !

 

 

 

Samedi 04 février 2023. Le matin

 

 Nous avons décidé de faire la distribution des cadeaux amenés par les voyageurs.

 

Conformément aux règles, l'association ne fait pas sans raisons particulières exceptionnelles des cadeaux individuels.

 

Comme à l'habitude, Nicole avec les femmes des voyageurs se préparent à l'inventaire des colis amenés par les 7 véhicules

L'instituteur Augustin, liste en main des classes et âges des élèves donne les instructions pour cette préparation.

Dans un souci d'équilibre, chaque cadeau est apprécié et rejoins les piles sur les pupitres des élèves.

 

La classe D’Augustin s’aménage pour la distribution des nombreux colis amenés par les amis voyageurs.

Les colis sont étalés sous l’auvent de la chambre d’Augustin. Ils sont répertoriés, triés puis positionnés sur les pupitres de la classe.

 

Un grand MERCI aux amies voyageuses qui ont fait ce gros travail dans un espace restreint sous une très grande chaleur et un grand merci aux voyageurs pour avoir apporté depuis la France et la Suisse ces nombreux colis.

Les années précédentes cette préparation se faisait dans la classe du directeur. Cette classe est beaucoup plus grande, plus haute et mieux ventilée. Cette année dans la continuité de son attitude à notre égard le nouveau directeur Mr Coly ne sait pas intéressé à ce moment de partage et de joie de tous les élèves, les siens compris. Il est resté à Kidira !

 

L’annonce de la distribution des colis a été faite au micro et diffusée par les hauts parleurs de la mosquée la veille au soir par le chef du village.

Les parents d’élèves, le président APE et les notables arrivent. Ils se regroupent devant la salle de classe.

Augustin réuni les 66 élèves pour leur donner les consignes de discipline pour que la distribution se passe dans le calme.

Augustin assisté de Nicole, du chef du village et l’APAE se tiennent à l’extérieur pour l’appel des élèves tandis que les amies voyageuses, Marie- Christine, Marie-Pierre, Anne Laurence, Maryse et Catherine sont dans la salle de classe pour passer les cadeaux aux élèves appelés.

 

La distribution se passe dans le calme, les élèves et les parents semblent très satisfaits.

Les sourires et les regards sont pour nous la meilleure des récompenses

 

 Les appareils photos mitraillent pour immortaliser ses moments avant la photo de groupe devant la classe.

 

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Samedi 04 février, soirée.

La petite communauté Chrétienne, Catholique de Kidira survit avec très peu de moyens financiers dans cette région orientale du Sénégal à très grande majorité Musulmane !

Depuis de nombreuses années la communauté essaie de construire une église pour pouvoir se rassembler et assurer les différents offices. La communauté a acquis un terrain un peu éloigné du centre de Kidira. Voir le compte rendu du voyage 2013 sur le blog de l'association.

https://guirobe.blog4ever.com/voyage-janvier-fevrier-mars...

 

Régulièrement des manifestations festives sont organisées pour collecter un peu d'argent pour les travaux et l'entretien des équipements.

Précisément ce samedi 04 février une fête paroissiale est organisée dans la cour et les salles de l'hôtel Etoile du Boundou à Kidira.

Augustin membre très actif de cette communauté nous invite moyennant une participation financière à partager le repas et la soirée dansante.

L'ensemble des amis acceptent bien volontiers de participer.

Pas question de bouger nos véhicules de la cour de l'école. Trouver suffisamment de taxis brousse est compliqué. Je propose de louer pour la soirée un minibus pour les 14 amis voyageurs + Augustin.

Nous sommes toutes et tous "entassés "dans ce mini bus d'un autre âge ! Néanmoins nous arrivons sans encombre à Kidira.

Nous commençons par retrouver les femmes de la communauté qui préparent les aliments pour les repas. Les légumes, riz, oignons, piments, pommes de terre frites, salade etc.. La viande, poulet et phacochère. Pour les boissons, eau, vin, bière et jus de fruits ou coca-cola pour les amis musulmans qui viendront se joindre à la fête !

Nous passons une très bonne soirée qui se termine par des danses comme savent très bien faire les Africains !

Nous regagnons notre campement en minibus. Rendez-vous est pris pour demain dimanche vers 11h pour l'office à l'église.

 

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 Dimanche 05 février 2023

 

Le minibus vient nous chercher à Guirobé pour se rendre à l’église et assister à la messe.

 

 La messe est suivie d'un repas servi sur les parvis. Notre participation est très appréciée par la communauté, nous avons apporté notre pierre à l'édifice.

Peu de temps après notre départ de Guirobé, l'instituteur Augustin nous informait que l'église avait été saccagée, les mobiliers cassés, les fenêtres et la croix en acier avait été découpées !!! sans commentaires !

 

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Lundi 06 février 2023

 

Mr le directeur Coly arrive dans la cour de l’école sans nous saluer. Il pose sa moto derrière sa classe et rentre avec ses élèves. Il nous en veut vraiment d'avoir découvert ses mauvaises intentions.

Augustin regagne sa classe.

Les ouvriers maçons travaillent à la construction du bâtiment des 2 futures classes. Les travaux ont pris beaucoup de retard. Les matériaux traînent un peu partout dans la moitié de la cour de l’école. C’est un peu dangereux pour les enfants. Le poteau et le portail cassés par le camion de l’entreprise ne sont toujours pas réparés ; Impossible de fermer correctement l’enceinte de la cour.

Les animaux ne manquent pas une occasion pour venir manger les légumes du jardin de l’école. Ce jardin qui fait la fierté du bon travail accompli par Augustin et les élèves a bien du mal à rester en bon état. C’est décourageant pour les enfants. Je questionne les responsables de l’entreprise qui ne tiennent pas compte de nos remarques… leur réponse: on va réparer ! Oui mais quand ?

 

Les amis voyageurs Bruno et Patrick sortent, la caisse à outils. Avec la perceuse, morceaux de fer, boulons etc,  ils  bricolent une réparation qui pourra au moins permettre la fermeture du portail et empêcher les animaux de rentrer

 

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C’est une journée bien triste qui s’annonce !

Après seulement 6 jours passés ensemble à Guirobé, Bruno et Roselyne doivent rentrer en France.

Ils seront suivis par Patrick et Catherine.

C’est au tour de 3 équipages qui décident de partir pour découvrir la Guinée Conakry. Jean-Marc et Anne-Laurence, Gérard et Maryse, Alain et Marie-Pierre. Pour l’occasion Les élèves de la classe d’Augustin entame un chant de circonstance. 

 

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https://youtu.be/ziwd4Vq4A4Y

Qui peut faire de la voile sans vent ?

Qui peut ramer sans rames ?

Et qui peut quitter son ami sans verser une larme ?

Je peux faire de la voile sans vent.

Je peux ramer sans rames, mais ne peux quitter mon ami sans verser une larme.

Qui peut voir se coucher le soleil sans que la nuit ne tombe ?

Et qui peut retrouver le sommeil sans que son cœur s'effondre ?

Je peux voir se coucher le soleil sans que la nuit ne tombe.

Mais je ne peux trouver le sommeil sans que mon cœur s'effondre.

Qui peut trouver l'oiseau sans ramage ?

Qui peut vivre sans rivage ?

Mais qui peut s'accrocher au rocher sans faire sombrer une amitié ?

Qui peut croire un instant a l'amour quand tant d'hommes se battent ?

Et qui ne peux oublier un jour Le monde et son massacre ?

 

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C’est les yeux embrumés que nous regardons les amis quitter la cour de l’école.

Nous nous retrouvons avec les amis Jean et Marie-Christine.

L’espace de notre campement dans la cour de l’école paraît soudain bien grand.

Augustin se joint à nous pour partager le dîner.

 

 

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Mardi 07 février 2023

 

Comme depuis notre arrivée, Augustin nous apporte les pains sortis du four. Nous les commandons la veille au boulanger du village. Ces petits pains (100 FCFA =15 cts d’Euros) sont un vrai régal au petit déjeuner pour bien commencer la journée.

 

La maman cuisinière du jour arrive à la cantine pour préparer les repas. C’est bientôt l’heure de la récréation.

Nous profitons de ces moments de calme apparent pour réfléchir à la suite, à l’avenir des actions de Bienfaisance de l’association pour les écoliers/écolières de Guirobé, Les apprentis du centre d’apprentissage de Kidira, les collégiens/collégiennes, les lycéens et les lycéennes de Kidira, les étudiants en université à Saint Louis, Dakar, Bakel, Paris, Montpellier etc. Tous ces enfants et ados sont passés par l’école élémentaire de Guirobé.

 

Nous sommes tellement occupés que nous n’avons pas pris le temps de visiter le maraîchage. L’association a entièrement financé sa construction et son démarrage.

Les 60 parcelles louées pour une somme modique, 3500 FCFA (environ 5 €) par an et par parcelle est très largement récupéré rapidement par les femmes avec la vente des légumes au marché de Kidira.

 

Dès notre arrivée au maraîchage nous sommes surpris et déçus.

Un seul puit est en fonctionnement et encore. La charpente de la poulie tient par miracle, les buses sont cassées, le terrain s’est affaissé autour des buses. C’est très dangereux pour les mamans et les enfants qui peuvent être entraîné par un éboulement. 

Les loyers des parcelles auraient dû permettre aux mamans du bureau de gestion de faire au moins les réparations d’urgence de sécurité. Peu de parcelles sont cultivées et pour cause.  Le deuxième puit est complétement ensablé suite au dernier hivernage très pluvieux. L’eau boueuse des inondations est passée par-dessus les margelles. Après vérification, je constate que peu de femmes ont payé le loyer des parcelles. Seules les braves femmes qui n’ont que le travail de leurs récoltes payent et cultivent les parcelles. Un très grand bravo à elles, J’espère qu’il n’y aura pas d’accident !

 

Voila 3 ans, l’association a déjà prise en charge des travaux qui auraient dû être financé par les recettes des ventes des légumes.
 

Par respect et pour féliciter les travailleuses, nous faisons un tour complet de leurs parcelles.

La colère m'envahis. je fais très attention de ne pas m’attarder auprès de ces femmes pour leur montrer mon mécontentement. Elles ne sont pas responsables de cette situation bien au contraire. Elles travaillent dès le lever du jour dans ces conditions inacceptables.

Les responsables sont les femmes du bureau de gestion.

 

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Nous regagnons notre campement dans la cour de l’école. Je dois prendre une décision juste et ferme vis-à-vis du bureau du maraîchage. Les responsables n’ont pas respecté le contrat !

 

La nuit porte conseil, le sommeil tarde à venir tellement notre déception est grande.

Toujours ce mal de dos qui n’arrange rien.

 

  Mercredi 08 février 2023

 

Ce matin Mr Coly directeur arrive comme habituellement avec sa moto devant un portail fermé ! Il l'ouvre pour rentrer, enfourche sa moto, rejoins sa classe mais bien entendu il ne referme pas derrière lui ! Il n’en a rien à faire des animaux qui viennent manger les légumes du jardin des écoliers. C’est pas lui qui s’échigne à retourner la terre, à planter et à arroser.

Lui, ce Monsieur directeur d’école il mange très bien à Kidira, les enfants et Augustin ce n’est pas son souci !

 

C’est en taxi que nous partons pour Kidira. Nous devons faire quelques provisions et du change. Nous devons également trouver une solution pour réparer les robinets de distribution d’eau du forage. Les installations sont en partie cassées entraînant de grosses fuites d’eau. Énormément d’eau est gaspillée. Les alentours des 2 points de distribution sont détrempés et boueux. Les animaux et les enfants pataugent sans chaussures dans ce terrain insalubre. Nous essayerons de trouver aux quincailleries de kidira les pièces nécessaires.

Après toutes ses épreuves, nous pensons avoir bien mérité une récompense. C’est avec Augustin, Marie-Christine, Jean et Nicole que nous passons commande du traditionnel poulet- frites. Nous passons un bon moment dans ce resto animé et régulièrement fréquenté par les ouvriers.

 

Nous retournons à notre campement les bras chargés des provisions.

Le bureau des femmes du maraîchage me fait savoir par Augustin qu’elles ont faites une collecte d’argent pour nous organiser comme les années précédentes un repas festif avant notre départ.

 

Bingo, ça tombe bien .

Je charge Augustin de faire savoir aux femmes que ce soir, je souhaite organiser une réunion dans la cour de l’école. Toutes les femmes du maraîchage sont invitées, le chef du village et le président de l’APE.

 

En attendant cette réunion, nous essayons de réparer les robinets de distribution de l’eau du forage.

 

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C’est en soirée que les femmes arrivent pour demander le jour choisi pour le repas des femmes du maraîchage.

La présidente du bureau des femmes du maraîchage me confirme que comme les années passées, une somme d’argent a été collecté pour l’achat des ingrédients nécessaires à la préparation d’un bon repas.

Je propose à la présidente de me donner cet argent.

L’expression de son visage et celles de l’ensemble des femmes me suffit, elles ne comprennent pas !

Je leur propose de mettre cet argent dans la caisse du bureau pour faire les travaux d’entretien des structures du maraîchage, puits, clôtures etc. qui auraient dû être faîtes régulièrement pendant mes 3 années d’absence covid.

La construction de ce maraîchage n’était pas dans les projets de l’association. C’est après la présentation des avantages, légumes pour nourrir la famille, recettes des légumes à vendre sur le marché et l’insistance des femmes que l’association a décidé de financer cette construction avec 2 conditions que je rappelle fermement aux femmes.

1 – le terrain d’1 hectare appartenant au village sera mis à disposition du groupement des femmes. L’association Les amis de Guirobé financera l’ensemble des travaux pour le démarrage. Le terrain sera découpé en parcelles qui seront louées à l’année. Le montant des locations sera défini par le bureau et la gestion de cet argent confié également au bureau des femmes.

2 – les recettes des locations seront réparties pour moitié versées au trésorier de l’association APE, Augustin pour l’achat des petites fournitures scolaires. L’autre moitié pour l’achat des consommables communs du maraîchage, poulies des puits, cordes etc . et l’entretien de la clôture et des puits.

 

Je rappelle que l’association a dépensé 2 000 000 FCFA en 2020 en plus pour le maraîchage. L'association a reconstruit une partie des structures endommagées par un hivernage exceptionnel et un manque manifeste d'entretien . A quoi aura servi tout cet argent lorsqu'on voit le résultat ?

Je remercie les quelques femmes qui récoltent un peu malgré tout dans ces mauvaises conditions.

Qu’est ce que le bureau du maraîchage propose comme solution ?

Est-ce que cultiver dans le maraîchage mesdames vous intéresse toujours ?

A quoi sert le bureau ?

 

Pour l’instant, la seule réponse donnée est : Jacques tu as raison !

Bien sûr que j’ai raison, mais après ?

 

Aujourd’hui compte tenu du mauvais état des puits, peu de femmes cultivent.

J’exprime fermement mon mécontentement et ma déception. En conséquence l’association Française ne financera pour l’instant plus aucuns travaux pour le maraîchage.

 

L’ambiance est « plombée », la réunion est terminée.

 

Jeudi 09 février 2023

 

Journée de repos pour digérer notre grande déception.

Journée de repos pour réfléchir à la suite des actions de l’association.

Journée de repos pour ménager mon dos qui me fait toujours souffrir.

 

Le déjeuner à la cantine terminé, les amis Marie-Christine et Jean organisent des jeux avec les enfants.

 

Le Mölkky : les enfants doivent shooter les quilles numérotées à l’aide d’un bâton appelé Mölkky. Les quilles renversées rapportent des points. Les parties s’enchaînent dans la joie pour les vainqueurs.

A l’ombre du camion d’autres enfants dessinent, colorient des pages entières.

 

Bonne ambiance et détente avec les enfants nous font oublier un instant les difficultés et la déception du comportement des femmes du maraîchage (pas toutes)

 

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Nous n’aurons pas beaucoup de visites en soirée à notre campement dans la cour de l’école !

 

Augustin voit bien que nous sommes très contrariés. Je sais qu’il n’apprécie pas trop ma façon d’agir. Je lui rappelle que les problèmes rencontrés avec la population depuis 16 ans se sont toujours réglés par de la fermeté et dans le respect des engagements (contrats moraux). Combien d’associations n’ont pas pu mener à terme leurs actions par manque de contrôle ? Les exemples ne manquent pas, il en convient. Je l’informe sur ma décision d’abréger notre séjour mais avant je réunirai les personnes que je tiens pour responsable de cette situation. Il n’y aura pas la réunion habituelle chez le chef du village pour l’assemblée générale de l’association avec les bilans, les projets et la remise individuelle des bourses.

 

Je sais que l’information va rapidement circuler dans le village.

Demain sera un autre jour. Le vendredi est le jour du grand rassemblement pour la prière à la mosquée de Kidira. Cette journée sera peut-être bénéfique pour la population de Guirobé !

 

Vendredi 10 janvier 2023

 

Augustin, Chrétien n’est pas concerné par cette journée particulière.

En fin de matinée, je décide de faire venir un taxi brousse pour aller à Kidira faire quelques courses et manger au petit resto avec Augustin.

 

Nous passons un bon moment avec les amis avant de rejoindre Guirobé toujours en taxi.

Ma décision est prise la réunion de mise au point avec les notables se fera demain samedi en fin de journée et nous partirons « sans fanfare » dimanche matin.

 

Samedi 11 janvier 2023

 

Pas de classe aujourd’hui, La journée se déroule calmement avec les amis et Augustin.

Je profite de ce moment de calme pour faire un point précis sur la situation. Depuis l'épidémie Covid, le départ du directeur et secrétaire de l'association, il n'a pas été possible de faire l'assemblée générale de l'association .

Le nouveau directeur n'étant pas qualifié pour occuper la charge de secrétaire, c'est Augustin trésorier qui assure cette fonction. Les réunions téléphoniques et les comptes financiers ont permis d'assurer les actions de bienfaisance programmées.

Je valide tous ces rapports et son bilan financier. Il reste un peu moins de 5 mois pour terminer l'année scolaire. Comme les règlements se font en espèces, je lui remet l'argent nécessire en euros. Il fera le change au marché de Kidira pour assurer les besoins des écoliers et aussi pour faire face aux imprévus.   

Des enfants viennent nous saluer (moins que d’habitude !) des parents aussi, surtout ceux qui n’ont pas de responsabilité dans cette situation, ceux qui par leurs comportements et leurs sourires savent apprécier les belles actions réalisées par l’association Française.

La plupart de ces femmes parlent très peu en Français. Dans ces moments de générosité, inutile de parler, les poignées de mains, les accolades et le regard suffisent pour s’exprimer.

 

Quelques jaraam, jaaraama (merci, merci beaucoup)

 

La réunion est prévue à 18 h.

Sont invités et présents. Mr Guiro chef du village, le président de l’association APE, la présidente du maraîchage, l’Immam (l’ancien) Mr Hamadi, Mr Hotte pour les notables du village.

L’instituteur Augustin trésorier de l’association.

Les amis Marie-Christine et Jean.

Nicole.

Après les salutations d’usage, je prends la parole, j’ai préparé quelques notes qui me serviront de trame pour mon discours.

 

« Après 3 ans d’absence forcée par la Covid et la fermeture des frontières, les amis de l’association sont venus de France et de Suisse à 7 véhicules, 14 voyageurs. Beaucoup de colis ont été distribués pour le plus grand plaisir des enfants de l’école.

 

-Mr Mane l’ancien directeur de l’école a manœuvré pour barrer la route à la fonction de directeur pour Augustin. Mr le directeur d’académie n’a fait qu’entériner la proposition de Mr Mané ( ancien directeur)qui a présenté Mr Coly pour le remplacer. Mr L’inspecteur ne comprend pas qu’après 18 ans en poste à Guirobé, Augustin n’a pas été nommé directeur de l’école.

Mr Mané à fait la passation des documents concernant sa fonction de directeur et d’enseignant à Mr Coly mais aussi en tant que secrétaire, (il n’aurait pas dû le faire sans mon accord) tous les documents concernant l’association qui n’a rien à voir avec sa fonction de directeur s’en même m’en avisé.

Fort heureusement la banque de Kidira m’a alerté avant que des retraits injustifiés soient commis.

Avant de venir, je me suis entretenu longuement par téléphone avec Mr Coly qui n’a rien voulu entendre. Il reste sur ses positions. Il veut contrôler et diriger les actions de l’association alors qu’il n’est même pas élu !

 

 -Je sais également qu’il a essayé de monter le village contre l’association et Augustin. Il a colporté des mensonges sur l’association. Il a demandé aux parents de ne plus payer leur part pour la cantine de leurs enfants. Son objectif était de s’accaparer l’argent de l’association au détriment de vos enfants.

Mr Guiro vous avez compris que son attitude était anormale. Heureusement maintenant le village a pris conscience de la malhonnêteté et de la méchanceté de ce directeur.

 

-Durant notre séjour, nous avons assisté à des scènes de brutalité envers vos enfants qui sont inadmissibles. Nous vous avons fourni les preuves. Pouvez-vous imaginez les conditions de travail que Mr Coly impose à Augustin, ? Il a même été jusqu’à le sanctionner injustement pour le briser dans sa carrière d’enseignant ! Aujourd’hui toutes les autorités de Kidira sont averties. La solution est dans les mains du village et particulièrement vous Mr Guiro qui avez une grande autorité que vous m’avez bien prouvé par le passé.

 

Mon mécontentement ne s’arrête pas à Mr Coly.

- Le village n’a pas fait la préparation de la cour de l’école comme c’est l’usage avant la rentrée scolaire. Les grandes herbes d’après l’hivernage ont retardé la rentrée scolaire et l’installation d’Augustin dans son logement. Il a dû prendre une chambre à Kidira.

 C’est comme cela que vous remerciez Augustin ? Vous ne manquez pas de le solliciter lorsque vos enfants sont en difficultés ou malades ! Demandez donc ces services à Mr Coly !

 Constatant ce retard, j’ai dû alerter vos enfants étudiants en université en menaçant de ne pas donner les bourses pour qu’ils interviennent positivement auprès de vous.

 

-Le portail de la cour de l’école a été cassé dès le début de l’année scolaire par l’entreprise de constructions et travaux publics Aretzki qui construit les nouvelles classes. Il n’a jamais été réparé, Les animaux divaguent dans la cour et mangent les légumes du jardin scolaire. J’ai questionné l’entreprise. On va le faire ! toujours la même réponse ! Ok mais quand ? pas de réponse.

Vous passez devant l'école plusieurs fois par jour, cela n'a pas l'air de vous inquiéter !

 

-L’eau du puit de l’école est la meilleure de la région. Pour garantir sa propreté et ne pas la polluer, l’association a financé des tables grillagées pour que les bassines et les seaux ne traînent pas au sol et sur la margelle du puits. J’ai constaté que des charrettes attelées aux ânes et chargées de gros bidons venaient régulièrement chercher de l’eau au puit de l’école sans se soucier des crottes que les animaux laissent. Bien entendu les crottes restent au sol, l’eau ruisselle dessus, le puit va se polluer !

Pourquoi ne pas utiliser le forage pour remplir les gros bidons ?

 

-Avec Jean nous avons réparé les robinets pour quelques milliers de FCFA. Pourquoi vous n’avez pas réparé où demandé à un plombier de Kidira d’intervenir. Le forage est un bien commun, il doit être entretenu par la communauté. Je constate que c’est plus simple de polluer l’eau du meilleur puit du village et de l’école. Pensez à vos enfants !

 

-J’ai également constaté des choses qui m’ont beaucoup choqué à la cantine. Une des mamans se sert très copieusement dans les bols avant des remettre aux enfants affamés qui ce jour la n’auront pas leur ration de viande ou de poisson. C’est inadmissible de prendre la nourriture des enfants.

 

Est-ce que quelqu’un conteste mes propos ?

Non Jacques tu as raison.

 

Alors voilà ce que j’ai décidé.

 

Comme il est impossible de travailler et de faire confiance au directeur de l’école qui n'est intéressé que par l'argent, l’association n’envisage plus de projets tant que ce directeur sera en fonction à l’école de Guirobé. Je prends cette décision à contre cœur mais dans l’intérêt de vos enfants.

Cependant comme je vous demande de tenir vos engagements pour la scolarisation de vos enfants pour toute année scolaire commencée, l’association fera de même.

 

Le président APE et Augustin trésorier de l’association continueront conjointement à avoir accès au compte bancaire pour les retraits que j’aurai validé.

L’association assurera la pérennité de la cantine jusqu’à la fin de l’année scolaire pour que les élèves puissent aborder les examens dans les meilleures conditions possibles.

L’argent pour les bourses est disponible en banque, dès que les retardataires auront donné à Augustin les justificatifs de leur scolarité ; Augustin remettra à chaque collégien, lycéen et étudiant le montant de leur bourse ainsi que les récompenses financières pour les titulaires d’un tableau d’honneur.

 

Demain Dimanche 12 février dès que nous serons prêts nous quitterons Guirobé.

L’avenir des poursuites des actions de bienfaisance de l’association est entre vos mains.

Je charge Augustin de me tenir informé de vos décisions.

 

Je tiens également à préciser que je n'ai pas hésité à donner les noms des personnes malveillantes. Je ne fais que répéter les propos que j'ai tenu auprès des différentes autorités concernées par ces situations.

Je n'ai subi aucune pression pour dénoncer ce que les notables du village savaient sans oser le dire.

Maintenant que la vérité est connue, s'il devait arriver des mauvaises intentions auprès de certaines personnes dont Augustin, les autorités sauront quels en seraient les auteurs.

 

Dimanche 12 février 2023.

 

Nous rangeons notre installation, tables chaises, auvents tapis etc.

Nous laissons à l’école, les bassines, les seaux, les pichets achetés à notre arrivée à Kidira.

Nous nettoyons nos emplacements.

 

Quelques photos avant notre départ.

 

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Quelques enfants viennent nous voir. Ils ont l’air triste, Je sais qu’après la réunion d’hier soir, les réactions ont été animées dans les cases !  Les enfants ont compris.

 

Mr Guiro chef du village vient nous saluer.

Il me questionne sur le versement des bourses !

Je lui réponds, je vous ai tout dit hier, maintenant c’est à vous d’agir !

Il n’insiste pas, me sers fermement la main.

Il me lance le traditionnel: Aurevoir patron.

Aurevoir Chef, prenez soin de vous et du village. Pensez aux enfants, leurs avenirs est entre vos mains, l'association ne peut que vous accompagner si vous le souhaitez !

 

Augustin s’écroule dans nos bras.

Il sait bien que sa belle aventure,18 ans à Guirobé va changer !

 

Fin de la première partie.

 

La suite du voyage du 12 février au 22 mars 2023 sera le résumé du retour en France.

Le compte-rendu des nombreux échanges téléphoniques, mails et photos avec Augustin sur l’évolution des travaux et surtout sur la réaction positive du village après mon discours.

 

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À suivre, deuxième partie….

 

 

Des amis voyageurs qui se reconnaîtront sont partis en 2005 en pick-up 4x4 et cellule aménagé. Ils ont fait le tour de l’Afrique en 2 ans !

Je partage quelques réflexions extraites de leur carnet de route qui font écho à mes comptes rendus sur ce blog depuis 16 ans. Je ne partage pas tout !

 

« Une question qui me « turlipine » depuis que je voyage en Afrique : Pourquoi le Blancs, (quand je dis blancs, je pense aux assos et ONG en tous genres) veulent ils absolument aider les Noirs à nous ressembler.

Ce n’est pas parce qu’ils roulent en voiture ou utilisent le téléphone portable qu’ils vivent dans le même monde que nous. Que ce soit le temps (celui qui passe), la famille, les croyances, les coutumes, la médecine, l’hygiène, l’organisation ou les besoins, tout nous différencie.

Les Blancs disent que le temps c’est de l’argent, alors qu’ici ça ne vaut rien ; chez nous la famille, c’est un couple avec quelques enfants que l’ont pourra choyer, ici, c’est un homme avec plusieurs femmes (jusqu’à 4) et de nombreux enfants qui pourront servir de main d’œuvre ou de bêtes de somme et qui seront aussi bien élevés par la mère que par tout autre personne. Les croyances animistes font que les devins ou les esprits ont force de loi. Même s’ils connaissent la médecine des Blancs, ils utilisent volontiers leur médecine traditionnelle. Quand au mot hygiène il ne figure même pas dans leur dictionnaire. Les gens sont souvent imprévoyants, ils n’ont guère le souci du lendemain, ce qui veut dire que rien n’est entretenu et que la plupart des biens qui leurs sont donnés sont rapidement ‘’gatés’’. Il n’y a qu’à voir ce qui reste de l’époque coloniale ! (routes, ponts, trains, bâtisses….)

On dit toujours aux touristes de ne rien donner aux enfants : stylos, bonbons, argent( sans contrepartie) etc…car au lieu d’aller à l’école et de travailler ils prennent l’habitude d’attendre les toubabs sur le bord des routes et de mendier.

Alors pourquoi agir différemment avec les adultes ? Dans d nombreux pays ils n’hésitent pas à nous demander de l’argent, un cadeau, un âne, une voiture ou bien de créer une association pour les aider. Lorsque nous leur répondons qu’ils n’ont qu’à travailler, que nous ne sommes pas des porte-monnaie ambulants, ils nous répondent qu’ils ont l’habitude qu’on les aide, que c’est normal, que ça toujours été comme ça !

 C’est vrai ça, pourquoi entreprendre ou travailler alors que les assos et les ONG leurs donnent tout sans contrepartie ! »

 

C’est sûr ; je ne vais pas me faire des amis chez les milliers de fonctionnaires internationaux qui en vivent bien. Lorsque j’ai commencé l’aventure avec les amis de Guirobé, j’avais toujours en tête ces réflexions.

Les amis voyageurs qui sont venus à Guirobé peuvent témoigner des ‘’ règles’’ que j’ai fixé. C’est certainement pour ces raisons que l’aventure dure depuis 16 ans des petits résultats positifs.

 

En conclusion je souhaite vous faire partager un texte écrit par Jean.

Jean et Marie-Christine sont resté avec nous tout le temps de notre travail à Guirobé.

 

 

 GUIROBE

 

Du fond de la cour de l’école jaillissent des rires d’enfants

Fatoumata et Kadidja surgissent en portant l’eau

Elles ont tiré sur la corde pour la remonter du puits

Le baquet est lourd, lourd, mais l’eau si claire

Reflète l’éclat de leurs yeux pétillants de joie

 

« Banjour » disent-elles, ça va, ça va bien ?

Les tresses ornées de perles dansent autour de leur tête

Le sourire qu’elles nous adressent est profond

Les couleurs chatoyantes de leurs robes

Donnent vigueur et souffle à l’ébène de leur visage

 

Leur école au milieu de nulle part est bien seule

Le soleil au loin se lève derrière les baobabs

Déjà, Augustin arrose le jardin, rangées vertes au cordeau

Les légumes, c’est pour les enfants, nous dit-il

Alors il faut surtout faire lever le grain

 

Augustin, sage dans un univers hostile

Laissant femme et enfants pour exercer son métier

Acceptant la vie dure de la brousse

Pour transmettre son savoir aux plus petits

Maître d’école et vrai maître de son art

 

Au village, les femmes, belles, lavent le linge

Le soleil tire l’eau du sol, les ânes pataugent

Partout les tout petits virevoltent de cris

Les hommes restent au carré, palabrent

D’autres sont partis à la ville

 

Les dernières pluies ont été violentes

Plus cassantes que d’habitude

Sur cette terre brûlante, elles ont saccagé

Et déconstruit le travail de plusieurs années

Jardins et puits sont à reprendre

 

L’hivernage salvateur de tous les ans

Devient l’ennemi du projet de l’homme

Le possible n’existe pas sans eau

Le soleil écrasant sèche la graine

Le vent n’apporte que sable du désert

 

Mais d’autres notes jaillissent de la mélopée

Du bleu franc au turquoise, l’œil marqué d’un trait

Le rollier d’Abyssinie vient aiguiser notre affût

Les amarantes picorent et le tisserin

Décore l’acacia en arbre de Noël

 

Le baobab, un sacré arbre, majestueux

Ponctue le paysage à l’horizon

L’arbre à pain semble régner sur la vie et la mort.

Les enfants courent, décrochent les zip-zip

A celui qui crachera le noyau le plus loin

 

Dans la cour d’école, c’est la récréation,

En cercle, telle une auréole, ils sont là

Accroupis devant le bol, ils savourent

Le manger élaboré par la maman du jour

Temps de repos, temps de repas

 

Comme une rosace au milieu de la cour

En couronne de bracelets, les chères têtes noires

Se séparent quand le bol est vide et brille

De tous ses éclats pour accompagner

Les jeux et les rires des bambins

 

Guirobé, certains diront le bled

D’autres le trou, le hameau ou le pâté de cases,

Un village au bout du Sénégal où l’on se sent bien

Où, j’en suis sûr, les enfants d’Augustin

Feront que demain, ce sera sans doute bien….

 

Jean

(Avril 2023)

À Jacques et Nicole

 

 

 A suivre ...Jacques

 

 Caritas fortitudo mea est

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



06/08/2023
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